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Titre du blog : Duels cavalier contre fou, par P-A CATHIGNOL
Auteur : echecs-cathignol-duels-c-f
Date de création : 17-02-2017
 
posté le 30-04-2018 à 10:24:45

10. Boomerang, par Pierre-Antoine CATHIGNOL

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BOOMERANG

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Auteur : Pierre-Antoine CATHIGNOL, né le samedi 3 décembre 1949, au Mans (Sarthe).

Problème : N°5103 de DIAGRAMMES N°146 (troisième trimestre 2003), page 3979.

Composé le : vendredi 3 novembre 2000. [numéro personnel : 4580 (page 80 du cahier N°45)].

Type : direct orthodoxe (= "normal", "traditionnel", "classique", etc.) : les Blancs jouent et font mat au 8ème coup.

Solution abrégée : page 4030 de DIAGRAMMES N°148 (premier trimestre 2004).

Essais : gagnent peut-être aussi (finale compliquée), mais certainement pas en huit coups :

— 1.Cc1(?) [1...d4(!) ou 1…f5(!) ou 1…g5(!) ou 1…Fb6(!)].

— 1.Ch2(?) [1...e4(!) ou 1..f5(!) ou 1...f6(!) ou 1...Fd2(!)].

— 1.Ra1(?) [1…d4(!) ou 1…Fb6(!)].

Semblent conduire à l’égalité :

— 1.Cg3? [1…f5(!) ou 1...Fb4(!) ou 1…Fd2(!) ou 1...Fe1(!)].

— 1.Fd1? [1…d4(!) ou 1…Fb6(!)].

— 1.Fd3? [1…d4(!) ou 1…Fb6(!) ou 1...Ra4(!)].

Les autres premiers coups blancs semblent donner l’avantage aux Noirs.

Récompense : 3ème Prix des multicoups 2001-2003 (sur 21 problèmes jugés) :

DIAGRAMMES N°157bis (avril-juin 2006), p. 4372-4373.

Juge : Claude WIEDENHOFF, problémiste français né en 1958.

Beauté : ce problème réalise le thème suivant :

Switchback d’un cavalier blanc encadrant un excelsior noir.

Note : si le pion noir partait de la sixième rangée, le problème serait assez simple à réaliser.

Note : un « switchback », c’est un aller et retour sur une même case.

Note : un « excelsior », c’est le déplacement d'un pion de sa case initiale à une case de promotion en 5 coups consécutifs. J’ai dit « une » case de promotion car le pion peut effectuer des prises. Dans mon problème, il va tout droit de f7 à f1.

Anecdote : le génial Sam LOYD inventa cette idée d’excelsior en composant le problème que vous trouverez sur Wikipédia en tapant "excelsior échecs". Il avait construit un mat en cinq coups et paria un dîner avec un ami en lui demandant de lui dire, non pas la solution, mais simplement de quelle pièce blanche il était sûr que l’échec et mat ne serait pas donné. L’ami désigna sans hésiter le pion b2. Regardez la solution sur Wikipédia et vous saurez qui paya le dîner du pari. J

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Commentaires :

— A) Du responsable de la rubrique (******* *******) :

Excelsior noir encadré d’un switchback de cavalier blanc sur la case de promotion du pion noir. Aller-retour parfait (par le même chemin) du cavalier blanc et excelsior noir du pion f7.

— B) D’un solutionniste :

« Un carrousel » (D. BABIC)

— C) D’un autre solutionniste :

« Problème difficile à résoudre et bien dans le style de Mr CATHIGNOL » (M. DEPRECQ)

— D) Du juge :

« Manœuvre en switchback d’un cavalier blanc associée à un excelsior noir. Même si le début de la solution ne constitue pas une surprise (il faut éliminer le pion noir d5), l‘élégant troisième coup (3.Ce7!) n‘est pas évident à trouver car la menace (4.Cc6 avec mat au sixième coup) est tranquille et autorise la contre-attaque noire du pion noir en f4. En ré-abandonnant le contrôle de la case e3, les Noirs permettent le retour du cavalier blanc (selon un itinéraire identique). Un problème agréable et très bien construit. »

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Notes biographiques :

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1-2) M. DEPRECQ et D. BABIC : inconnus d’Alain BIÉNABE en 1993 et en 2009.

Sans doute ces messieurs n’étaient-ils pas problémistes mais seulement solutionnistes.

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3) Claude WIEDENHOFF (né en 1958)

Voir article N°5 sur mon sympathique "cousin antédiluvien". J

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Variations sans dual : 177 variations sans dual.

Variantes sans dual : 3 variantes sans dual.

Parcours sans dual : 2 parcours sans dual.

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BOOMERANG


4+7                                                                                                 8#

 

Solution

 

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La solution complète (177 variations sans dual) est donnée par MATEBADIX en 38 secondes et 18 centièmes, et ce, sans que je lui impose la moindre condition.

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1.Ce3!

Ce coup menace : 2.Cxd5! suivi de 3.Ce3! puis de 4.Cc4#. Le fou doit rester en a5 (aller en d8 serait pire encore) pour éviter les deux suites : 3.Cc7! suivi de 4.Cb5#, d‘une part, et 3.Cb6! suivi de 4.Cc4#, d‘autre part. Il faut pourtant bien empêcher le retour du cavalier en e3. Voilà pourquoi les Noirs vont jouer f5 puis f4, contrôlant la case e3. En outre 1...f5(!) introduit une contre-attaque, le pion "f" visant rien moins que la case f1 !

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1…f5(!) (sinon mat dès le 4ème coup) [177 VSD]

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2.Cxd5!

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2.Fd1(?) gagne aussi mais ne mate qu’au 9ème coup (et avec un dual) :

2...f4(!) (sinon mat dès le 7ème coup)

3.Cxd5! g5(!) (sinon aussi mat dès le 7ème coup)

4.Ce7! f3(!) (sinon encore mat dès le 7ème coup)

5.Cd5(!) ou Cf5(!) (dual, donc) f2(!) (sinon toujours mat dès le 7ème coup)

6.Ce3! f1F(!) ou f1D(!) (seuls moyens d’empêcher 7.Cc4#)

7.Cxf1! ~~

8.Ce3! [sauf si les Noirs viennent de jouer 7...Fb6 ou 7.Fd2 ; en ce cas les Blancs jouent 7.C(x)d2!]

9.Cc4#

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Komodo donne aussi gagnants (mais en finale, de façon très longue) : 2.Ra1(??) ; et 2.Fd3(??), moins fort encore. D’autres coups blancs gagnent peut-être aussi.

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2...f4(!) (sinon aussi mat dès le 4ème coup) [toujours 177 VSD]

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3.Ce7!

Ce coup menace : 4.Cc6! puis mat deux coups après par 6.Cb5# ou 6.Cc4#, via 5.Ca7, 5.Ca5 ou 5.Ce5. Les Noirs ne peuvent pas tout défendre, mais ils peuvent contre-attaquer en poussant encore leur pion f qui menace de damer sur échec, avant le mat du cavalier blanc : 3...f3. 4.Cc6 f2. 5.Ca7 f1D+! : 0-1.

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3.Fd1(?) gagne aussi mais ne mate qu’au 9ème coup (et avec un dual) :

3...g5(!) (sinon mat dès le 7ème coup) et suite comme ci-dessus après 2.Fd1(?) f4(!) 3.Cxd5! g5(!) car même position.

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3.Cc1(?) gagne aussi mais ne mate qu’au 11ème coup (et avec un dual) :

3...Fc3(!) (sinon mat dès le 8ème coup)

4.Fd1! g5(!) (sinon mat dès le 9ème coup)

5.Ca2! Fa5(!) (sinon mat dès le 7ème coup) et suite comme ci-dessus après 2.Fd1(?) f4(!) 3.Cxd5! g5(!) car même position, avec cette différence que le cavalier blanc a2 et le fou noir a5 ayant fait l’un et l’autre un aller et retour, le mat ne survient que deux coups plus tard, soit bien au 11ème coup.

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Komodo donne encore six autres troisièmes coups blancs gagnants, après une finale longue et compliquée.

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3...f3(!) (sinon mat dès le 6ème coup) [toujours 177 VSD]

Ce coup force le cavalier à revenir, pour capturer ce pion trop rapide.

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4.Cd5!

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Les Blancs peuvent gagner autrement, nous apprend Komodo qui donne sept autres coups gagnants dont 4.Cxg6(??) et Fxg6(??).

Mais là encore à l’issue de finales longues et compliquées, dans lesquelles c’est le fou blanc qui se charge de stopper le pion "f".

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4...f2(!) (sinon mat dès le 6ème coup) [toujours 177 VSD]

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5.Ce3! (menace : 6.Cc4#, forçant les Blancs à jouer leur pion "f", pour retarder l’échéance)

Komodo signale que 5.Fd3(??) gagne aussi, lentement mais sûrement. Mais tous les autres cinquièmes coups blancs perdent.

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5…f1F(!) ou f1T+(!) ou f1D+(!) [177 (= 59 x 3) VSD]

6.Cxf1! puis deux variantes principales [les coups de fou non envisagés, 6...Fc7(?) et 6...Fd8(?) provoqueraient un dual] :

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— A) 6...e4(!) ou g5(!) ou Fb4(!) ou Fc3(!) ou Fe1(!) (surveillance première) [46 (= 8 + 10 + 10 + 9 + 9) VSD]

7.Ce3! ~~

8.Cc4#

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— B) 6…Fb6(!) ou Fd2(!) (oppositions niobée et chevaline sacrificielle) [13 (= 11 + 2) VSD]

7.C(x)d2 ~~

8.Cc4#

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— Note : on voit bien qu’il y a deux parcours, puisque, au 7ème coup, le cavalier passe par soit par e3 soit par d2.

Mais j’ai compté trois variantes, car j’ai coutume de faire la distinction entre un coup blanc sans prise et avec prise.

La variante B se scinde donc entre deux sous-variantes B1 [6…Fb6(!)] et B2 [6…Fd2(!)].

C‘est là une convention personnelle. J’ai déjà eu l’occasion de dire, sur d’autres blogs, que la définition du terme « variante », mot vieux de près de deux siècles dans le domaine du problème d’échecs, varie d’un auteur à l’autre. Il fallait bien que j’en choisisse une et j’ai choisi celle qui, exemple ici, la différencie du terme « parcours », clair lui, et de mon invention à la date du vendredi 2 avril 2004.

L’idée, c’est que si on écrit une partie d’échecs dans le système algébrique simplifié normal (celui que j‘utilise et qui est recommandé pour les joueurs), on ne voit jamais cette parenthèse « (x) » : il y a prise ou bien il n’y a pas prise. D’où deux variantes distinctes. Par contre, la notation la plus simple, comprise très vite par un enfant, et utilisée par certains ordinateurs d’ailleurs, ne considère que la case de départ et la case d’arrivée d’une pièce séparées par un tiret, le roque étant un coup de roi noté e1-g1 ou e1-c1, pour les Blancs et e8-g8 ou e8-c8, pour les Noirs. Elle se complique quand même pour les promotions car f2-f1 n’est pas suffisamment précis pour un coup de pion noir : quatre promotions répondent en effet à cette écriture et on doit donc écrire : f2-f1C ou f2-f1F ou f2-f1T ou f2-f1D.

Pour ce qui est de la notion de l’échec, « + », c’est la coutume de l’écrire lors de la notation algébrique mais on peut très bien s’en passer. Les champions n’annoncent d’ailleurs pas « échec au roi » quand ils jouent en compétition.

Enfin, pour rappel, le terme « variation », anglicisme emprunté à Mr Ilkka BLOM, lui non plus ne pose aucun problème de définition et donc de comptabilisation.

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Rédacteur du présent blog :

Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949, domicilié à Clermont-Ferrand.

Pour tout contact : cathignol@laposte.net

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Édition du lundi 30 avril 2018 à 10h22.

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