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CASE POUR CASE
Auteur : Pierre-Antoine CATHIGNOL, né le samedi 3 décembre 1949, au Mans (Sarthe).
Problème : N°1069 de DIAGRAMMES N°49 (premier bimestre 1981), page 855.
Composé le : vers 1980 [numéro personnel : 701].
Type : direct orthodoxe : les Blancs jouent et font mat au 11ème coup.
Solution abrégée : page 894 de DIAGRAMMES N°52 (quatrième bimestre 1981).
Essais : 1.Cc7?, Fe7!! et égalité ! ; 1.Cf6?, Fd6!! et égalité !
Prix : deuxième prix des multicoups 1981 (parmi 23 problèmes) : DIAGRAMMES N°68 (sixième bimestre 1984), page 1087.
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Juge :
Manfred ZUCKER, problémiste allemand.
Wikipédia nous apprend ceci :
Date et lieu de naissance : 15 avril 1938, Chemnitz, Allemagne.
Date et lieu de décès : 23 octobre 2013, Chemnitz, Allemagne.
Auparavant, j'avais ceci comme informations :
Auteur d’environ 750 problèmes (des multicoups en majorité), il fut nommé juge international pour la composition en 1972.
Depuis 1973, il s’occupe de la section "Problèmes" de la revue « Schach » et de celle de la « Freie Presse » depuis 1960. [selon Alain BIÉNABE, "le Nouveau Guide des Échecs", Éditions "Robert Laffont", collection "Bouquins", Paris, 2009]
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Beauté : La beauté ne réside pas dans la solution, mais dans les essais infructueux, et leurs suites.
Ce problème est en effet une étude (il aurait pu s’intituler : « Les Blancs jouent et gagnent ») et il est très intéressant de noter ce qui se passe si le cavalier blanc joue 1.Cc7? ou 1.Cf6?. Les Noirs répliquent alors respectivement : 1.Fe7! ou 1.Fd6! et l’on assiste à la chose suivante, rare dans les duels « Cavalier / Mauvais-Fou » :
Le cavalier peut tourner en rond sur 17 cases « sérieuses », et, pour chacune de ces 17 cases, le fou n’a qu’une seule case « conjuguée » lui permettant d’annuler.
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Commentaires :
— a) D’un solutionniste :
« Ouf !… Simple… quand on a compris le système ! » (J. SCHMUTZ)
— b) D’un autre solutionniste :
« Un puzzle difficile à reconstituer. » (Philippe COLLET)
— c) Du juge :
« […] Un tel duel Cavalier / Fou n’est certes pas nouveau, mais cette suite précise de onze coups est quand même impressionnante. »
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Notes biographiques :
1) J. SCHMUTZ : inconnu d’Alain BIÉNABE en mars 1993.
Note : les solutionnistes ne sont pas toujours des problémistes. C’est comme pour les mots croisés. Il y a ceux qui en composent et il y a ceux (beaucoup plus nombreux) qui s’essaient à les résoudre.
2) Philippe COLLET : problémiste français né en 1949. Directeur de la revue « ZWANGZUG », ce fort solutionniste a surtout composé des mats aidés. [selon Alain BIÉNABE, "le Nouveau Guide des Échecs", Éditions "Robert Laffont", collection "Bouquins", Paris, 2009]
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Variations sans dual : 992 variations sans dual.
Variantes sans dual : 2 variantes sans dual.
Parcours sans dual : 2 parcours sans dual.
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Avertissement :
Je suis désolé mais je ne suis pas d’accord avec le commentaire du juge. Des mats en 11 coups dans un duel « cavalier contre mauvais fou », c’est très court. Vous en verrez de beaucoup plus longs (18, 23, 27 et 44 coups) dans les articles à venir. Et je me souviens qu’un jour j’en ai composé un DE TÊTE, en 11 coups également. Je l’ai fait vérifier par MATEBADIX : il était exact et "correct" (nombreuses variantes sans dual). Mais je ne l’ai pas conservé, car sans aucun intérêt à mes yeux, et son diagramme ne figure même pas dans mes cahiers !
L’intérêt du problème ci-dessous est tout autre, et il figure dans le titre, à savoir l’unicité des cases conjuguées pour le fou, à chaque case "sérieuse" accessible au cavalier. Tant mieux pour moi, si, pour une autre raison, que j’estime totalement insuffisante, feu Mr Manfred ZUCKER a jugé bon de m’accorder un prix. Selon moi, ça n’en méritait pas un. Une "Mention d’Honneur", oui peut-être, mais certainement pas un "Prix". On verra par la suite que je n’ai pas toujours été "chanceux" dans les jugements de mes problèmes ; mais là, oui, c’est sûr. Ça ne serait d’ailleurs sûrement pas arrivé si on avait jugé davantage de problèmes en même temps. 23 problèmes, c’est trop peu. Il aurait fallu juger les problèmes de deux années consécutives, 1980 et 1981 ou bien 1981 et 1982 pour avoir une quarantaine de problèmes.
CASE POUR CASE
7+7 11#
Solution
(pour rappel : en gras bleu, le TVP = Texte des Variantes Principales)
1.Cg7! Fe7(!) ou Fd4(!) (sinon mat dès le 6ème coup) (objection royale et objection plongeante) [992 (496 + 496) variations sans dual]
2.Cf5! Fc5(!) (sinon mat dès le 4ème coup) (opposition dominatrice horizontale) [496 variations sans dual]
3.Ch4! Fd4(!) (sinon mat dès le 6ème coup) (objection ducale) [toujours 496 VSD]
4.Cf3! Fc3(!) (sinon mat dès le 6ème coup) (opposition dominatrice) [toujours 496 VSD]
5.Cg5! Fe5(!) (sinon mat dès le 10ème coup) (objection royale) [toujours 496 VSD]
6.Cxh7! Ff6(!) (opposition chevaline patifiante) [toujours 496 VSD]
Note : les 11 coups noirs légaux, qui sont les onze coups du fou, résistent tous autant ; mais seul le coup du texte [6...Ff6(!) ci-dessus joué] génère des variantes sans dual ou trial dès le coup suivant, sauf 6...Fg7(!) qui n’admet aussi qu’une seule réplique (7.Cg5!) mais qui génèrera aussi des duals plus tard. On ne s’occupe donc pas de ces variantes "faibles" et on poursuit notre chemin avec les variantes sans dual.
7.Cf8! Fc3(!) ou Fd8(!) ou Fe5(!) ou Fg7(!) ou Fh8(!) (sinon mat dès le 10ème coup) (objections guanaquée, royale horizontale, chamelée, touchante et encore royale horizontale) [toujours 496 (90 + 68 + 158 + 90 + 90) variations sans dual]
Note : 7...Fc3(!), 7...Fe5(!), 7...Fg7(!) et 7...Fh8(!) ci-dessus forment une "vigilance primaire" presque complète.
Note : le cavalier ne s’occupe pas du coup du fou et joue pareil dans les cinq cas ; il n’y a donc toujours pas de variante.
8. Cd7! Fc7(!) ou Fd4(!) (oppositions amoureuse horizontale et dominatrice verticale) [toujours 496 = (68 x 2) + (90 x 4) variations sans dual]
Note : 8...Fc7(!) (à chaque fois 68 variations sans dual) vient de 7...Fd8(!) ou 7...Fe5(!) ; tandis que 8...Fd4(!) (à chaque fois 90 variations sans dual) vient de 7...Fc3(!), 7...Fe5(!), 7...Fg7(!) ou 7...Fh8(!).
9.h7!
Note : les Blancs ne s’occupent pas du coup du fou et joue pareil dans les deux cas ; il n’y a donc toujours pas de variante.
Note : les Blancs n’ayant pas joué leur cavalier, on va rester dans les oppositions et non repasser aux objections.
Et, maintenant, deux variantes :
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Note : ci-dessous, pour que le lecteur intéressé puisse retrouver toutes les variations sans dual, je vais, à titre exceptionnel, abandonner, pour le 9ème coup noir (et uniquement pour ce demi-coup), la notation algébrique abrégée (c’est-à-dire la notation usuelle) en faveur de la notation algébrique détaillée, qui indique la case de départ du fou en plus de sa case d’arrivée.
Attention : les 68 et 90 variations vues ci-dessus appartiennent aux deux variantes ; cela se voit dans les cases de départ du fou.
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VARIANTE A :
9…Fd4-a7 (opposition dominatrice) ---------------------- [7 variations sans dual] ou :
9…Fd4-b6 (opposition chevaline patifiante) ----------- [8 variations sans dual] ou :
9…Fd4-c5 (opposition chevaline patifiante) ----------- [9 variations sans dual] ou :
9…Fd4-e3 (opposition girafée) ----------------------------- [11 variations sans dual] ou :
9…Fd4-f2 (opposition corsarée) --------------------------- [9 variations sans dual] ou :
9…Fd4-g1 (opposition tri-chevaline) --------------------- [7 variations sans dual]
(note : l’ensemble de ces 6 oppositions forme une surveillance deuxième COMPLÈTE) ou encore :
9…Fc7-b6 (opposition chevaline patifiante) ----------- [8 variations sans dual] ou :
9…Fc7-d8 (opposition amoureuse) ----------------------- [6 variations sans dual]
(note : l’ensemble de ces 2 oppositions forme une surveillance première COMPLÈTE)
10. Ce5! ~~
11. Cc4#
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VARIANTE B :
9…Fd4-c3 (opposition girafée) ----------------------------- [7 variations sans dual] ou :
9…Fd4-e5 (opposition chevaline patifiante) ----------- [11 variations sans dual] ou :
9…Fd4-f6 (opposition chevaline patifiante) ------------ [9 variations sans dual] ou :
9…Fd4-g7 (opposition dominatrice) ---------------------- [7 variations sans dual] ou :
9…Fd4-h8 (opposition girafée) ----------------------------- [5 variations sans dual]
(note : l’ensemble de ces 5 oppositions forme une surveillance deuxième COMPLÈTE) ou encore :
9…Fc7-b8 (opposition chevaline patifiante) ----------- [7 variations sans dual] ou :
9…Fc7-d6 (opposition amoureuse) ----------------------- [9 variations sans dual] ou :
9…Fc7-e5 (opposition chevaline patifiante) ----------- [11 variations sans dual] ou :
9…Fc7-f4 (opposition zébrée) ) ---------------------------- [11 variations sans dual] ou :
9…Fc7-g3 (opposition antilopienne) --------------------- [9 variations sans dual] ou :
9…Fc7-h2 (opposition niobée) ----------------------------- [7 variations sans dual]
(note : l’ensemble de ces 6 oppositions forment une surveillance première COMPLÈTE)
10. Cb6! ~~
11. Cc4#
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ÉTUDE DES CASES "conjuguées" (alias "correspondantes")
DANS LE DUEL "CAVALIER contre MAUVAIS-FOU"
C’est ce qui fait l’intérêt de ce problème. Sinon, il serait quelconque, mais vraiment très quelconque !
Et, de toute façon, même avec ça, ce problème n’est pas le problème du siècle, il s’en faut de beaucoup !
Si le trait était aux Noirs, ils feraient nulle par : 1…Ff8!! Le cavalier pourrait alors tourner indéfiniment sur 17 cases de l’échiquier, le fou noir aurait toujours une et une seule case conjuguée ! Cela ne fait pas beaucoup mais cela suffirait pour garantir la partie nulle. Voici la liste des 17 cases du cavalier, avec les 17 cases conjuguées :
A) CASES BLANCHES (11 CASES)
Cb7 ——-> Fc7! [Sinon 1.Cxa5! ou bien 1.Cd6!, suivi du mat en c4]
Cd1 ——-> Fc1! [Le cavalier vient de f2, donc le fou était en d2 ; et seul Fd2-c1 empêche à la fois Cxb2 et Ce3, suivi du mat en c4]
Cd3 ——-> Fc3! [Sinon 1.Ce1! ou 1.Ce5! ou 1.Cxb2!, suivi du mat par 2.Cc2# ou 2.Cc4#]
Cd5 ——-> Fc5! [Sinon 1.Ce3! ou 1.Cb6!, suivi du mat en c4 ; ou sinon 1.Ce7!, 2.Cc6! suivi du mat 2 coups après (via a5, d4 ou e5)]
Cd7 ——-> Fc7! [Sinon 1.Ce5! ou bien 1.Cb6!, suivi du mat en c4 ; ou, si Fd4, 1.Cb8!, 2.Cc6! suivi du mat 2 coups après (via a5, d4 ou e5)]
Ce2 ——-> Ff2! [Le fou doit empêcher : 1.Cd4! suivi de 2.Cc2#. Il doit aussi empêcher 1.Cg1! suivi de 2.Cf3! Fc3, suivi de 3.Cg5! Fe5 (3…Ff6? 4.Ce6! et zugzwang ! Mat au huitième coup via 6.Cc6!) 4.Cxh7 Ff6. 5.Cf8! etc.
Enfin le fou doit empêcher 1.Cg3! suivi de 2.Cf5! Fc5. 3.Ch4! Fd4. 4.Cf3! Fc3. 5.Cg5! Fe5. 6.Cxh7! etc.]
Ce4 ——-> Ff4! [Sinon 1.Cd2! ou 1.Cd6!, suivi du mat en c4]
Ce6 ——-> Ff6! [Les Noirs doivent empêcher : 1.Cd4! et 2.Cc2#, ainsi que : 1.Cd8! puis 2.Cc6! suivi du mat 2 coups après (via a5, d4 ou e5). Fb6 ne convient pas, à cause de : 1.Cg5! menaçant 2.Cxh7!, mais plus encore : 2.Cf3! et 2.Ce4!. Sur 1…Fd4 (pour venir en c3 sur 1.Cf3), les Blancs gagnent par : 2.Ce4!, et mat par 4.Cc4# deux coups après]
Ce8 ——-> Ff8! [Lorsque le cavalier est en f6, il ne peut se permettre d’aller en e8, car il suivrait : Fd6-e5!, enfermant ledit cavalier. Mais, lorsqu’il est en c7, le fou est en e7 (voir cases noires). Les Blancs peuvent alors jouer 1.Ce8, menaçant 2.Cd6! suivi de 3.Cc4#. Après 1.Ce8, les Noirs ne peuvent pas se permettre de revenir en c5, car il suivrait : 2.Cg7! Fe7. 3.Cf5! Fc5. 4.Ch4! Fd4. 5.Cf3! Fc3. 6.Cg5! Fe5. 7.Cxh7! etc. (voir ci-dessus) et gain blanc]
Cg2 ——-> Ff2! [Il faut bien entendu empêcher : 1.Ce1! ou 1.Ce3!, suivis de 2.Cc2#. Mais Fd2 ne convient pas, car ce coup permet : 1.Ch4!, suivi, soit de 2.Cf5!, sur 1…Fe1 ou 1…Ff4, avec mat au quatrième coup, soit de 2.Cf3!, sur 1.…Fe3, avec, là encore, mat dès le quatrième coup]
Cg4 ——-> Ff4! [Il faut bien entendu empêcher : 1.Ce3! ou 1.Ce5!, suivis de 2.Cc4 mat. Mais Fd4 ne convient pas, car ce coup permet : 1.Ch2!, suivi, après 1…Fe5(!) qui empêche 2.Cf1?? à cause de la menace d‘enfermement par 2…Ff4!, de 2.Cf3! Fc3. 3.Cg5! Fe5. 4.Cxh7! etc. (voir ci-dessus) et gain blanc]
B) CASES NOIRES (6 CASES)
Cc5 ——-> Fe5! [Le fou doit pouvoir se préparer à aller en f4 sur 1.Ce4, sinon mat au 3ème coup sur c4, et en c3 sur 1.Cd3, sinon, là aussi mat au 3ème coup. Mais l‘opposition chamelée par 1…Fd2 ne convient pas, à cause de 1.Ce6! Fe3 (ou même Fc3, peu importe maintenant). 2.Cd8! puis 3.Cc6! suivi du mat 2 coups après (via a5, d4 ou e5)]
Cc7 ——-> Fe7! [Cas assez compliqué. Toutefois, il est clair que les menaces 1.Cd5 et 1.Ce6 obligent le fou à contrôler les cases c3 et f6 (voir cases blanches). Mais le fou ne peut pas se permettre d’être en d4, à cause d’une 3ème menace : 1.Cxa6!. Cxa6 est inacceptable pour les Noirs, car il fournit au cavalier une 3ème case de mat : b5. Avec Cc7 contre Fd4, on aurait donc : 1.Cxa6! Fb6 (1… Fa7? 2.Cc7! et 3.Cb5#) 2.Cb8! puis 3.Cc6! suivi du mat 2 coups après (via a5, d4 ou e5) ou bien : 1…Fe5. 2.Cc5! et mat trois coups plus tard sur une des désormais 3 cases : b5, c4 et c2)]
Cf2 ——-> Fd2! [Cas assez semblable au cas précédent : il est clair que les menaces 1.Cd3 et 1.Ce4 obligent le fou à contrôler les cases c3 et f4 (voir cases blanches). Mais le fou ne peut pas se permettre d’être en e5, à cause d’une troisième menace : 1.Ch3!. Ch3 est inacceptable pour les Noirs dans ces conditions, car il ne peut être enfermé par Fe3. Sur Fe5, on aurait donc : 1.Ch3! Ff4 (imprenable) ou Ff6 (coups les plus résistants) 2.Cg1! Fe5 3.Cf3! Fc3 4.Cg5! Fe5 5.Cxh7! etc. (voir l’étude des cases blanches du cavalier : e2, e8 ou encore g4) et gain blanc, rapide après la capture du pion h7]
Cf4 ——-> Fd4! [Très clair : à cause des menaces 1.Cd3 et 1.Cd5 (voir l’étude de ces cases blanches)]
Cf6 ——-> Fd6! [Les menaces 1.Cd5 et 1.Ce4 obligent, à elles seules, le fou à être situé en d6 ou e3. Mais l’opposition chamelée par Fe3 ne peut rien contre : 1.Cd7! Fd4 (sinon mat deux coups après par 3.Cc4#). 2.Cb8! suivi de 3.Cc6! et du mat deux coups après, comme déjà vu de nombreuses fois. Ajoutons que Fd6 permet la réplique 1…Fe7!! à 1.Cxh7?, enfermement du cavalier qui n’est pas possible si le fou part de e3]
Cf8 ——-> Fd8! [Les menaces 1.Cd7 et 1.Ce6 obligent le fou à être situé en d8 ou e5, pour contrôler c7 et f6. Mais, une fois encore, l’opposition chamelée Fe5 ne convient pas, car elle ne permet pas l’enfermement, par 1…Fe7, du cavalier, si les Blancs s’avisent de jouer : 1.Cxh7]
C) LES AUTRESCASES
Qu’advient-il exactement si le cavalier souhaite « sortir » de ce circuit de 17 cases ? Cela dépend. Il y a :
1°) Des cases inaccessibles :
À savoir : toutes les cases gagnantes, naturellement, mais aussi les cases c8 et f1.
2°) Des cases perdantes :
À savoir : toutes les cases situées à la bande, où le cavalier est enfermé par le fou : a8 (e8 aussi, si le cavalier s’avise d’y aller en provenance de f6 : Fd6-e5 !!), h3, h1, ainsi que a6 et h7, naturellement. Enfin, il y a aussi b5, b4, c3 et c1, évidemment.
3°) Deux cases annulantes :
À savoir : a) la case g6. Ainsi : 1.Cg6 donne : 1…h7xg6! 2.hxg6 Ff6 3.g7 Fxg7 4.hxg7 pat !
À noter que les Noirs, dans leur totale sérénité, peuvent très bien ne pas capturer le cavalier, rajoutant ainsi une dix-huitième case au circuit : 1.Cg6 Ff6(!!).
b) la case g8. Là encore, les Noirs, dans leur totale sérénité, peuvent très bien ne pas capturer le cavalier, rajoutant ainsi une dix-neuvième case au circuit : 1.Cg8, Ff8(!!). Mais peut-être sont-ils las, et comme l’opportunité leur est donnée de boucler sur-le-champ cette partie, ils peuvent y mettre très élégamment un terme, en jouant 1…Fe7(!!) : opposition chevaline et patifiante : 2.CxF pat.
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EXAMEN DE LA NATURE DES OPPOSITIONS ET DES OBJECTIONS RENCONTRÉES
A) DANS LES ESSAIS
On a rencontré diverses formes d’oppositions et d’objections dans la solution, mais c’est dans l’étude des cases conjuguées que la nature des oppositions et des objections est la plus impressionnante : il n’y en a que deux, à savoir :
CASES BLANCHES : on n’a rencontré que l’opposition amoureuse horizontale : le fou, positionné sur la même traverse que le cavalier, le touche, contrôlant ainsi 4 des 8 cases potentielles où celui-ci peut jouer.
CASES NOIRES : on n’a rencontré que l’objection royale horizontale : le fou, positionné sur la même traverse que le cavalier, lui fait face, à deux pas de tour, comme dans les fameuses oppositions de base "roi contre roi".
NOTE : Une fois terminée l’étude des cases conjuguées, la solution du problème est quasiment trouvée : le cavalier doit progresser sur les cases (sérieuses) dites « inaccessibles », pour éviter de tomber dans le "circuit". Et il doit capturer le pion h7, pour gagner rapidement ensuite. D’où la manœuvre : 1.Cg7 […] 5.Cg5 6.Cxh7, etc.
B) DANS LA SOLUTION
CASES BLANCHES : on rencontre de nombreuses oppositions, mais, pour beaucoup d’entre elles, on peut les regrouper en une simple surveillance.
Oppositions non regroupables :
1) l’opposition dominatrice (2.Cf5 Fc5, 4.Cf3 Fc3 et 8.Cd7 Fd4).
2) l’opposition amoureuse (8.Cd7 Fc7).
3) l’opposition chevaline (6.Cxh7 Ff6).
Oppositions regroupables :
Dans la variante A, on trouve les oppositions girafée, corsarée et tri-chevaline.
Mais ces oppositions sont regroupables en une "surveillance deuxième".
En effet, ce n’est pas une case en particulier qui convient, mais toute une diagonale.
Même chose dans la variante B, où l’on trouve les oppositions zébrée, antilopienne et niobée. Car ces oppositions sont regroupables en une "surveillance première ".
Là encore, en effet, ce n’est pas une case en particulier qui convient, mais toute une diagonale.
CASES NOIRES : on rencontre de nombreuses objections, mais, pour beaucoup d’entre elles, on peut les regrouper en une simple vigilance.
Objections non regroupables :
1) l’objection royale (1.Cg7 Fe7).
2) l’objection plongeante (1.Cg7 Fd4).
3) l’objection ducale (1.Ch4 Fd4).
Objections regroupables :
Au 7ème coup, on trouve les objections touchante, chamelée et guanaquée.
Mais ces objections sont regroupables en une "vigilance primaire".
En effet, ce n’est pas une case en particulier qui convient, mais (presque) toute une diagonale.
De la même façon, dans les variantes A et B, on peut trouver des kyrielles d’objections après le 10ème coup noir. Mais ça n’a aucun intérêt de les nommer.
Leur ensemble constitue ce que je nomme une « situation d’indifférence ».
En effet, les Blancs sont totalement indifférents au 10ème coup noir, vu que leur cavalier mate au coup suivant, et ce, dans tous les cas.
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Rédacteur du présent blog :
Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949, domicilié à Clermont-Ferrand.
Pour tout contact : cathignol@laposte.net
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Édition du jeudi 8 mars 2018 à 19h56
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