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AVANT-PROPOS
De 1978 ou environ (je ne notais pas les dates à l’époque sur mes cahiers) à l’été 2004, j’ai composé de nombreux problèmes sur le thème « Cavalier contre mauvais Fou ».
Ce blog en présente quelques-uns, choisis parmi mes préférés, en respectant l‘ordre chronologique de leur parution.
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Dans ce premier article, je donne les informations suivantes, en allant des plus connues aux moins connues, grosso modo :
— Le cavalier et le fou, encore appelées « pièces mineures », sont les deux seules pièces du jeu d’échecs à être à peu près de même valeur, bien que se déplaçant de façon très différente.
Chacun a en effet sa faiblesse : le cavalier est « myope » (il ne "voit" pas loin ; il lui faut 6 coups pour aller d’une extrémité à l’autre d’une grande diagonale de l’échiquier) et le fou est « borgne » (il ne "voit" qu’une seule couleur).
— On appelle « mauvais fou » un fou qui est sur la couleur de ses pions bloqués. L’explication est que ceux-ci l’empêchent de se mouvoir sur tout (ou au moins une portion suffisamment grande et intéressante de) l’échiquier. Si les pions qui le gênent dans ses déplacements ne sont pas bloqués, le fou n’est pas considéré comme "mauvais" car, une fois les pions en question avancés d’une case et donc positionnés sur une case de l’autre couleur, le fou qui leur est allié retrouvera son plein emploi.
— Il est clair qu’un cavalier est supérieur à un "mauvais fou", car le "mauvais fou", limité dans ses déplacements, devient "myope" comme un cavalier en plus d’être "borgne", ce qui n‘est pas le cas du cavalier.
— Le problème suivant illustre très bien cette notion de "mauvais fou". Les 8 pions noirs sont sur case noire comme le fou noir et sept d’entre eux sont bloqués et resteront bloqués jusqu’au mat. Dans ces conditions le cavalier des Blancs va s’en donner à cœur joie et va vaincre le fou adverse, qui ne joue que dans un demi-échiquier car bloqué par quatre des pions de son camp.
— Certains problémistes ont composé de superbes problèmes où c’est le fou (un "bon fou") qui domine le cavalier car il est libre comme l’air dans des positions très ouvertes avec, souvent, des pions sur les deux ailes, ce qui ne fait pas l’affaire du cavalier qui se déplace lentement d’une aile à l’autre. Mais bon, moi, ma spécialité, ç’a toujours été une lutte d’un cavalier contre un "mauvais fou", avec, donc, victoire finale du camp qui possède le cavalier.
— Une fois aussi j’ai remplacé le cavalier par un léopard, gardant le "mauvais fou" :
http://pacathignol.vefblog.net/cathignolpa (un de mes problèmes directs féeriques)
Dans ce problème, le fou semble pourtant bon, car un seul pion noir est sur sa couleur. Mais celui-ci est bloqué et empêche le camp noir de se défendre totalement.
— Avant le problème suivant j’en ai composé d’autres sur le même thème, mais que je juge sans intérêt aujourd’hui et qui ne figureront pas sur ce blog.
— Enfin, j’ai toujours composé seul, et mes problèmes comme mes études sont de moi à 100%.
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HÉROÏQUE BABY-SITTER
Auteur : Pierre-Antoine CATHIGNOL, né le samedi 3 décembre 1949, au Mans (Sarthe).
Problème : N°1098 de DIAGRAMMES N°50 (deuxième bimestre 1981), page 870.
Composé : non daté ; vers 1980 (numéro personnel : 229)
Type : Direct orthodoxe : les Blancs jouent et font mat au 12ème coup.
Solution abrégée : Page 898 de DIAGRAMMES N°52 (quatrième bimestre 1981).
Essais : L’essai : 1.Cg7(?) Fb6(!) perd deux temps.
Récompense : Aucune L ; mais je l’aime bien ! J Mais bon, c'est sûr, ce n’est pas le problème du siècle ! L J
Beauté : La beauté réside dans la variante N°A3 de la solution, lorsque le fou se retrouve enfermé, puis capturé par le cavalier. Car, le plus souvent, on voit plutôt l’inverse !
Le fou avait la lourde tâche de garder en vie les quatre pions de la cinquième rangée ; il y est parvenu, mais il y a laissé sa propre vie.
À noter aussi que, dans cette variante N°A3, (et dans quelques autres aussi) le cavalier a joué, au moins une fois, sur chacune des huit colonnes et ce, dès le dixième coup.
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Commentaires :
a) D’un solutionniste :
« Joli duel C/F, la fin est surprenante. » (Claude GOUMONDY)
b) D’un autre solutionniste :
« La logique des séquences est difficile. » (Pierre PLAN)
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Notes biographiques :
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1) Claude GOUMONDY : problémiste français, né en 1946. Il fut nommé « juge et grand maître international pour la composition » en 1984 (MI en 1979). Environ 2 000 problèmes publiés, pour la plupart des mats en 3 coups (son thème de prédilection est le thème cyclique) et des mats aidés. [selon Alain BIÉNABE, "le Nouveau Guide des Échecs", Éditions "Robert Laffont", collection "Bouquins", Paris, 2009]
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2) Pierre PLAN : problémiste français. Fort solutionniste. [selon Alain BIÉNABE, "le Nouveau Guide des Échecs", Éditions "Robert Laffont", collection "Bouquins", Paris, 2009]
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Variations sans dual : 96 variations sans dual (en abrégé : 96 VSD)
Variantes sans dual : 16 variantes sans dual
Parcours sans dual : 16 parcours sans dual
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HÉROÏQUE BABY-SITTER
10+10 12#
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Note : quand on lit la solution ci-après, on n’a pas besoin de comprendre ce que j’entends par « oppositions » et « objections ». Tous leurs qualificatifs ci-dessous accolés, que j’ai inventés (comme le mot "objection", de moi aussi) sont là pour ceux que ça intéresse. Le mot « parcours » est aussi de mon invention. Voir pour tout cela un autre de mes blogs échiquéens :
http://pacathignol.vefblog.net/Situations/
Le mot « variation » est un emprunt à Mr Ilkka BLOM, ingénieur et programmeur finlandais, créateur du logiciel Alybadix, de réputation mondiale, et qui m’a beaucoup servi pour vérifier mes problèmes (pas celui ci-dessous, composé en un temps où je ne connaissais pas son logiciel). Lien vers le site d’Ilkka BLOM :
http://alybadix.bl.ee/ (marche avec Windows 32 bits, mais malheureusement incompatible par Windows 64 bits ainsi que me l'a signalé l‘auteur par e-mail).
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— "~~" signifie : coup indifférent. Ça arrive souvent en fin de solution quand les Noirs peuvent bien jouer ce qu'ils veulent, tous leurs coups légaux sont aussi inutiles (ou inefficaces si vous préférez) les uns que les autres et tous conduiront au mat dans le même nombre de coups.
— Note : quand deux ou plusieurs coups noirs sont possibles, j'ai coutume de les souligner, pour plus de clarté, rien d'autre.
Ce problème étant sans dual (comme tous mes problèmes publiés dans Europe-Échecs, Diagrammes, Phénix et même des revues auvergnates), il n'y aura jamais deux coups blancs possibles ; a fortiori plusieurs.
— Note : dans ce même esprit de clarté, j'ai l'habitude d'indiquer (entre parenthèses) si un coup est forcé. Il me semble que le lecteur y verra plus clair.
— Note : "VSD" signifie toujours « Variations Sans Dual ».
— Note : le nombre de VSD n'augmente en rien la beauté du problème. Je l'ai signalé, c'est tout.
La beauté d'un problème "direct orthodoxe" [= "normal"] augmente en général avec le nombre de "variantes sans dual", ou, mieux encore, avec le nombre de "parcours sans dual", selon moi. Mais bon, dans ce problème, 8 ou 16 "parcours sans dual", ça ne change pas grand-chose.
— Les points d'exclamation mis entre parenthèses pour les coups des Noirs indiquent que c'est là leurs meilleures défenses ou une de leurs meilleures défenses, la ou les autres étant alors citées dans un paragraphe précédent ou suivant. Je mets des parenthèses car ce ne serait guère logique de mettre un point d'exclamation pur, car, au final, ces "bons coups relatifs" (qui prolongent la résistance des Noirs) n'empêcheront pas que le roi noir soit maté.
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— Note : WORKS possède près de 50 couleurs basiques mais certaines sont presque invisibles (trop claires) et d’autres ne se distinguent pas très bien de mes couleurs habituelles ; j’ai donc préféré utiliser des couleurs bien distinctes, avec malheureusement parfois deux significations, mais on voit en général très vite pourquoi telle couleur est utilisée. Ceci dit, peu importe si on ne le voit pas. Les couleurs, c’est pour faciliter la lecture, c’est tout.
Voici donc :
— La couleur orange est employée dans deux cas qui n’ont rien à voir :
A) Intermédiaire entre vert (= bon) et rouge (= mauvais) (voir par exemple dans les essais ci-dessous), avec le sens d‘un rouge atténué ; signifie alors :
« mauvais mais il y a pire ».
B) C’est aussi la couleur que j’ai retenue depuis longtemps pour les objections, les oppositions étant en marron.
— La couleur marron est aussi employée dans deux cas qui n’ont rien à voir :
A) Pour les oppositions, comme je viens de l’écrire.
B) En premier dégradé pour les variantes et sous-variantes. Les dégradés suivants étant :
Le jaune foncé, le bleu-vert, le bleu et le violet. Ces dégradés suivent une hiérarchie descendante de WORKS et ça me facilite le travail.
— La couleur bleue est aussi employée dans deux cas qui n’ont rien à voir :
A) Pour le quatrième dégradé lors de mes variantes, comme expliqué ci-dessus.
B) Pour le Texte des Variantes Principales (en abrégé : TVP).
— La couleur fuchsia est aussi employée dans deux cas qui n’ont rien à voir :
A) Pour signaler des choses amusantes, bizarres, comiques, curieuses, drôles, étonnantes, farfelues, gaies, inhabituelles, joyeuses, originales, plaisantes ou surprenantes.
B) Mais c’est aussi la couleur de mes vigilances.
Voir pour cela : http://pacathignol.vefblog.net/Situations
— La couleur bleu moyen est enfin employée dans deux cas qui n’ont rien à voir :
A) C’est la couleur de mes surveillances.
Voir aussi : http://pacathignol.vefblog.net/Situations
B) Mais c’est aussi la couleur du dégradé qui suit le violet. La différence étant que ce dégradé entame une nouvelle série, afin de limiter le nombre de mes cadratins.
— Enfin j’utilise parfois d’autres couleurs, pas toujours offertes directement par WORKS, comme celle-ci, utilisée ci-dessous pour l’essai principal, thématique.
— Quant au rouge (voir juste ci-dessous) il me sert aussi parfois simplement pour attirer l’attention, vu que c’est la plus célèbre des couleurs, ainsi que l’indique le célèbre questionnaire :
a) « Citez-moi un chiffre » ; réponse la plus fréquente : « 7 ».
b) « Citez-moi un fruit » ; réponse la plus fréquente : « la pomme ».
c) « Citez-moi une couleur » ; réponse la plus fréquente : « le rouge ». (etc.)
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Essais exhaustifs (sauf le principal, à voir plus bas), tous sans grand intérêt ou presque :
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Sept premiers coups blancs annulent (§1 à §7). Je les ai mis en orange et non en rouge pour les distinguer des dix coups qui perdent, encore pires ceux-là, évidemment, et mis en rouge, eux.
Note : pour les sept coups ci-dessous qui conduisent à une nulle (§1 à §7), j’ai choisi des variantes simples. Mais il en existe beaucoup d’autres, même si, parfois, un camp n’a qu’un seul coup pour annuler.
La couleur bleu moyen indique les positions qui vont se répéter trois fois.
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— 1) 1.Ra1? e2! 2.Dxf2 Rd1 3.Df3 Rd2 4.Df2 Rd1 5.Df3 Rd2 6.Df2 et partie nulle pour triple répétition de position, vu que le roi noir était en d2 au départ. ½–½
— 2) 1.Ra2? e2! 2.Dxf2 Rd1 3.Df3 Rd2 4.Df2 Rd1 5.Df3 Rd2 6.Df2 et partie nulle pour triple répétition de position, vu que le roi noir était en d2 au départ. ½–½
— 3) 1.Cxc5? Fxc5! 2.Ra2! (2.Ra1? perd : 2...Rxc2! etc.) e2 3.Dxf2 Rd1 4.Df3 Rd2 5.Df2 Rd1 6.Df3 Rd2 7.Df2 et partie nulle pour triple répétition de position, vu que le roi noir était en d2 au départ. ½–½
— 4) 1.Cxg5? Fxg5! 2.Ra2! (2.Ra1? perd : 2...Rxc2! etc.) e2 3.Dxf2 Rd1 4.Df3 Rd2 5.Df2 Rd1 6.Df3 Rd2 7.Df2 et partie nulle pour triple répétition de position, vu que le roi noir était en d2 au départ. ½–½
— 5) 1.Cxd4? exd4(!) [1...cxd4(!) annule aussi] 2.e5 Fd8 3.e6 Fe7 4.Ra1 ou Ra2 e2 5.Dxf2 Rd1 6.Df3 Rd2 7.Df2 Rd1 8.Df3 Rd2 9.Df2 et partie nulle pour triple répétition de position, vu que le roi noir était en d2 au départ. ½–½
— 6) 1.Cd8? Fxd8! 2.Ra1 ou Ra2 e2 3.Dxf2 Rd1 4.Df3 Rd2 5.Df2 Rd1 6.Df3 Rd2 7.Df2 et partie nulle pour triple répétition de position, vu que le roi noir était en d2 au départ. ½–½
— 7) 1.Cf8? Fxf8! 2.Ra1 ou Ra2 e2 3.Dxf2 Rd1 4.Df3 Rd2 5.Df2 Rd1 6.Df3 Rd2 7.Df2 et partie nulle pour triple répétition de position, vu que le roi noir était en d2 au départ. ½–½
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Et voici les dix coups qui perdent, avec leur réfutation, ou une de leurs réfutations.
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— 8) 1.Cf4?? gxf4! et les Noirs matent au 21ème coup ou environ :
2.gxf4(!) exf4 3.Ra2 Fh4 4.Rb1 f3 5.e5 Fg5! 6.e6 Fh4 7.g5(!) Fxg5 8.Ra1 Fe7 9.Ra2 Rxc2 10.Db1+ Rd2 11.Rb3 Re2 12.Ra3 f1D 13.Dc2+ Re1 14.Db3 Rf2 15.Ra2 e2 16.Dc2 Re3 17.Ra3 e1D 18.Dh2 Da1+ 19.Da2 Dac1+ 20.Rb3 Dfd1+ 21.Dc2 Ddxc2#
Note : ci-dessus, c’est un exemple fourni par Komodo. Beaucoup de suites, une fois améliorées pour les Blancs comme pour les Noirs, m’ont donné un mat noir au 21ème coup comme ci-dessus. Mais bon, je n’ai pas de preuve formelle qu‘il faille 21 coups pile. Peut-être faut-il seulement 18 coups ou bien peut-il en faut-il 24. Peu nous importe, en fait.
— 9) 1.Dh1?? Re2! et les Noirs matent au 13ème coup :
2.Dg2 Re1 3.Dh2 f1D 4.Rc1 Df3 5.Dg1+ Re2 6.Cf4+ exf4 7.Dh2+ Df2 8.Dh1 Df1+ 9.Dxf1+ Rxf1 10.gxf4 e2 11.Rb1 e1D+ 12.Ra2 Dc1 13.~~ Db2#
— 10) 1.Dg2?? Re1! et les Noirs matent au 12ème coup :
2.Rc1 f1D 3.Dh2 Df3 4.Dg1+ Re2 5.Dd1+ Rf2 6.Dxf3+ Rxf3 7.Rd1 Rf2 8.Cf4 gxf4 9.Rc1 e2 10.Rb1 e1D+ 11.Ra2 Dc1 12.gxf4 Db2#
— 11) 1.Dc1+?? Re2! et les Noirs matent au 9ème coup :
2.Ra2 f1D 3.Db1 Dxb1+ 4.Rxb1 Rd2 5.Ra2 e2 6.Cf4 e1D 7.Cd5 Dc1 8.Cxc3 dxc3 9.d4 Db2#
— 12) 1.Dh3?? e2! et les Noirs matent au 6ème coup :
2.Ra2 f1D 3.Cxd4 cxd4 4.Dh6 Dc1 5.Db6 Da3+ 6.Rb1 e1D#
— 13) 1.Dd1+?? Rxd1! et les Noirs matent au 6ème coup :
2.Cf4 f1D 3.Cg2 Dxg2 4.Ra1 Rxc2 5.Ra2 Rxd3+ 6.Ra3 Db2#
— 14) 1.Dxf2+?? exf2! et les Noirs matent au 5ème coup :
2.Ra2 f1D 3.Cxg5 Fxg5 4.Rb3 Db1+ 5.Ra3 Db2#
— 15) 1.De2+?? Rxe2! et les Noirs matent au 5ème coup :
2.Ra2 f1D 3.Cxd4+ cxd4 4.c5 Fxc5 5.Rb3 Df7#
— 16) 1.Dg1?? fxg1D+! et les Noirs matent au 3ème coup :
2.Ra2 Dc1 3.Rb3 Db2#
— 17) 1.De1+?? fxe1D+! et les Noirs matent au 3ème coup :
2.Ra2 Dc1 3.Rb3 Db2#
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Il n’y a d’essai sérieux que 1.Cg7(!?) ; c’est l’essai thématique, ici symétrique de la clé (1.Cc7!!) par rapport à la colonne "e", et qui permet au moins de gagner la partie, contrairement au dix-sept autres coups vus ci-dessus. Mais le gain se fait (au mieux) en 14 coups et non 12.
Étudions-le.
1.Cg7(?), Fd6(!) [assez Fd8(!) est possible aussi, avec des suites assez semblables mais pas 100% identiques]
Et là, quatre possibilités :
—— 2.Ce6, Fe7! On est revenu à la position de départ. Les Blancs ont donc perdu deux temps et ne materont qu’au 14ème coup.
—— 2.Ce8, Fe7! et les Blancs ne sont pas plus avancés avec leur cavalier en e8 plutôt qu’en e6. Mat au 14ème coup, donc, par 3.Cc7 comme dans la solution, avec deux temps de perdus. C’est le choix "naturel" de Komodo, qui donne :
1.Cg7(?) Fd6(!) 2.Ce8 Fe7 3.Cc7 Ff8 4.Cb5 Fe7 5.Ca7 Fd8 6.Cc6 Fc7 7.Ce7 Fb8 8.Cf5 Fc7 9.Ch6 Fd8 10.Cg8 Fc7 11.Cf6 Fd6 12.Cd7 Fc7 13.Cxc5 e2 14.Dc1#
Note : si 13...Fou joue, alors 14.Cb3#.
—— 2.Ch5? Ce coup est facilement réfuté par 2...Fe7(!), qui oblige le cavalier à revenir en g7 : quatre temps de perdus ! Mat au 16ème coup seulement.
—— Pire encore : 2.Cf5??, Ff8!! et le cavalier ne peut plus se sauver ; un éventuel sacrifice par 3.Cxd4, 3.Cxe3 ou même 3.Ch4(!?) (qui menace 4.Cf3# et va, en pratique, libérer deux pions blancs) n'apportant pas le gain. Partie nulle.
Exemple : 3.Ch4(!?) gxh4! 4.gxh4! Fe7 5.g5 Fd8 6.g6 Ff6 7.h5 Fg7!, coup qui stoppe les deux pions blancs. Partie nulle car les Blancs ne peuvent plus rien entreprendre de sérieux et les Noirs non plus. Exemple (Komodo) :
8.Ra2 Fh6 9.Rb1 Fg7 10.Ra2 Fh6 11.Rb1 Fg7 et partie nulle pour triple répétition de position, vu que le roi blanc était en b1 au départ. ½–½
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Après ces 18 essais infructueux (10 défaites, 7 nulles et 1 essai trop long), venons-en donc maintenant à la solution.
Solution :
1.Cc7! Ff8(!) (sinon mat dès le 6ème coup) (objection chamelée) [96 VSD]
2.Cb5! Fe7(!) (sinon aussi mat dès le 6ème coup) (opposition zébrée) [toujours 96 VSD]
Est bien sûr trop longue la manœuvre qui consiste à venir protéger le pion c2 par le cavalier mis en a3, afin de libérer le roi blanc de cette tâche (même si c’est une méthode qui gagne aussi) :
3.Ca3? Fd6 4.Ra2 e2 5.Dxf2 Rd1 6.Df3 Ff8 7.Cb1 Fh6 8.Rb3 Ff8 9.Cxc3+ dxc3 10.Rxc3 Fe7 11.d4 cxd4+ 12.Rd3 Rc1 13.Dxe2 Fa3 14.c3 Rb1 15.Dc2+ Ra1 16.Db3 Fb2 17.cxd4 exd4 18.Rc2 d3+ 19.Dxd3 Ra2 20.Db3+ Ra1 21.Dxb2#
3.Ca7! Fd6(!) ou Fd8(!) (sinon encore mat dès le 6ème coup) (objections chamelées) [96 (48 x 2) VSD]
4.Cc6! Fc7(!) (sinon toujours mat dès le 6ème coup) (opposition amoureuse verticale) [48 VSD]
5.Ce7! Fb8(!) (sinon mat dès le 10ème coup) (objection chamelée) [48 VSD]
6.Cf5! Fc7(!) (sinon aussi mat dès le 10ème coup) (opposition zébrée) [48 VSD]
7.Ch6! Fd8(!) (sinon encore mat dès le 10ème coup) (objection bi-chevaline) [48 VSD]
8.Cg8! et zugzwang !
Eh oui ! le fou aimerait bien rester en d8 mais, au jeu d’échecs, on ne peut pas passer son tour. Ni sa tour, d’ailleurs. On ne peut passer qu’un pion, et encore, sous de très particulières conditions ! J
On a alors deux variantes principales :
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— A) 8...Fb6(!) (opposition corsarée) [8 variantes sans dual] [17 VSD]
Vous avez remarqué que la couleur marron a deux sens consécutifs différents dans la ligne ci-dessus ? Bravo, vous êtes un fin joueur ! J
9.Ce7! puis trois variantes principales :
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—— A1) 9...Fa7(!) (objection ducale) [2 variantes sans dual] [4 VSD]
10.Cc6! Fb6(!) (opposition amoureuse horizontale)
Note : 10...Fb8 résisterait aussi longtemps mais permettrait un dual [11.Cxa5(!) etc., ou bien 11.Cxb8(!) etc.].
11.Cxe5!
Puis deux variantes (quatre variations) forcées :
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——— A11) 11...e2 [1 VSD]
12.Dc1#
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——— A12) 11...Fa7 ou Fc7 ou Fd8 (objections bi-chevaline, alfilée et chamelée, formant une indifférence absolue) [3 VSD]
12.Cf3#
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—— A2) 9...Fc7(!) (!) (objection royale) [4 variantes sans dual, mais seulement 2 nouvelles, car A1 et A21 sont des variantes identiques] [9 VSD]
10.Cc6! et zugzwang !
Eh oui ! le fou aimerait bien rester en c7 mais, au jeu d’échecs, on ne peut pas passer son tour !
Suivent deux variantes principales :
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——— A21) 10...Fb6(!) (opposition amoureuse horizontale)
Note : 10...Fd8 résisterait aussi longtemps mais permettrait un dual [11.Cxe5(!) etc., ou bien 11.Cxd8(!) etc.].
11.Cxe5! puis suite comme dans A1.
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——— A22) 10...Fd6(!) (opposition amoureuse horizontale aussi)
Note : 10...Fb8 résisterait aussi longtemps mais permettrait un dual [11.Cxa5(!) etc., ou bien 11.Cxb8(!) etc.].
11.Cxa5! puis deux variantes (cinq variations) forcées :
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——— A221) 11...e2(!)
12.Dc1#
Vous avez remarqué que la couleur bleue a deux sens consécutifs différents dans les deux lignes ci-dessus ? Bravo, vous êtes un fin joueur ! J
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——— A222) 11...Fb8 ou Fc7 ou Fe7 ou Ff8 (objections chamelée, alfilée, bi-chevaline et guanaquée, formant une indifférence absolue)
12.Cb3#
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—— A3) 9...Fd8(!) (objection touchante) [4 variantes sans dual] [4 VSD]
10.Cd5!
10...Fb6(!) ou Fc7(!) ou Fe7(!) ou Ff6(!) (quatre oppositions chevalines, toutes sacrificielles !) [4 VSD]
11.Cavalier prend Fou! e2 (forcé)
12.Dc1#
Conclusion : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime », dit-on parfois. Si tel est le cas, notre fou noir devait aimer beaucoup ses petits pions sur la traverse N°5 car ils les a tous sauvés !! Et il en est mort. L
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— B) 8...Fc7(!) (opposition girafée) [8 variantes sans dual] [31 VSD]
9.Cf6! puis trois variantes principales (9...Fd8?! n’est pas à considérer car génératrice d’un dual : 10.Cd5! ou 10.Cd7!) :
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—— B1) 9...Fb6(!) (objection ducale) [4 variantes sans dual] [8 VSD]
10.Cd7! puis deux variantes principales (car 10...Fd8 n’est pas une principale vu qu’elle permettrait un dual, le cavalier pouvant prendre en c5 ou e5 et gagner aussi vite) :
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——— B11) 10...Fa7(!) (opposition dominatrice horizontale)
11.Cxe5! puis deux variantes (trois variations) forcées :
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——— B111) 11...e2(!)
12.Dc1#
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——— B112) 11...Fb6 ou Fb8 (objections chamelée et plongeante, formant une indifférence absolue)
12.Cf3#
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——— B12) 10...Fc7(!) (opposition amoureuse horizontale)
11.Cxc5! puis deux variantes (cinq variations) forcées :
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——— B121) 11...e2(!)
12.Dc1#
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——— B122) 11...Fb6 ou Fb8 ou Fd6 ou Fd8 (objections touchante, chamelée, à nouveau touchante et à nouveau chamelée, formant une indifférence absolue)
12.Cf3#
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—— B2) 9...Fb8(!) (objection bi-chevaline) [2 variantes sans dual] [13 VSD]
10.Ch7! Fa7(!) ou Fc7(!) ou Fd6(!) (oppositions éloignée, permissive et girafée)
11.Cxg5! puis deux variantes (trois plus dix variations) forcées :
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——— B21) 11...e2
12.Dc1#
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——— B22) 11...Fb6 ou Fb8 ou Fc7 ou Fd6 ou Fd8 ou Fe7 ou Ff8 (objections diverses, formant une indifférence absolue)
12.Cf3#
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—— B3) 9...Fd6(!) (objection royale) [4 variantes sans dual, mais seulement 2 nouvelles, car B12 et B31 sont des variantes identiques] [10 VSD]
10.Cd7! et zugzwang !
Eh oui ! le fou aimerait bien rester en d6 mais, au jeu d’échecs, on ne peut pas passer son tour.
Suivent deux variantes principales (car 10...Fb8 et 10...Ff8 ne sont pas des principales vu qu’elles permettraient un dual, le cavalier pouvant prendre soit un pion soit le fou et gagner aussi vite) :
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——— B31) 10...Fc7(!) (opposition amoureuse horizontale)
11.Cxc5! puis suite comme dans B12.
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——— B32) 10...Fe7(!) (opposition amoureuse horizontale aussi)
11.Cxe5! puis deux variantes (cinq variations) forcées :
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——— B321) 11...e2(!)
12.Dc1#
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——— B322) 11...Fd6 ou Fd8 ou Ff6 ou Ff8 (objections touchante, chamelée, à nouveau touchante et à nouveau chamelée, formant une indifférence absolue)
12.Cf3#
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NOTE SUR LES OPPOSITIONS ET LES OBJECTIONS RENCONTRÉES :
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Elles sont bizarres, car le fou ne peut pas se déplacer à sa guise, trop limité sur les rangées 6, 7 et 8.
S’il y avait deux rangées supplémentaires (N°9 et N°10), le fou ne perdrait pas !
Il aurait toujours une case conjuguée sur la même colonne que le cavalier.
Notamment, les cases noires de la huitième rangée, demeureraient toujours inaccessibles au cavalier.
Et notamment la case d8, qui permet toujours au cavalier d’avoir le gain, vu que sa case conjuguée est d8 elle-même, à cause des menaces Cb7 qui oblige Fb6! et Cf7 qui oblige Ff6!.
Sans même parler de Cc6 qui oblige Fc7! et Ce6 qui oblige Fe7!. Mais s’il n’y avait que ces deux dernières menaces, Fd6(!) serait une réponse suffisante à Cd8. Mais, à cause des deux premières menaces, seul Fxd8! est la (très) bonne réponse à Cd8.
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Rédacteur du présent blog :
Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949, domicilié à Clermont-Ferrand.
Pour tout contact : cathignol@laposte.net
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Édition du mercredi 7 mars 2018 à 11h36
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